Portraits de Femmes . Zohra

Capter la vérité des gens est ma quête perpétuelle, celle qui m’a poussée à devenir photographe. Les Femmes sont pour moi une source d’inspiration inépuisable. J’en explore toutes les facettes pour capter leur lumière intérieure, révéler leur puissance et souligner leur singularité.

J’ai eu l’immense fierté d’avoir eu mes portraits de femmes exposés au Centre Commercial So Ouest en mars ! Avec cette exposition, nous souhaitions célébrer toutes ces femmes qui osent, qui entreprennent et qui s’engagent pour construire le monde d’Après.

Pour prolonger cette exposition photo, je voulais mettre chaque femme à l’honneur en vous donnant rendez-vous toutes les semaines avec le portrait de l’une d’entre elles. Et aujourd’hui on poursuit la série avec Zohra.

Zohra je l’ai aussi rencontrée sur Linkedin (un magnifique lieu d’échanges pour moi). J’ai tout de suite aimé son engagement et sa détermination pour mener ses combats. Zohra est une lionne qui ne cesse jamais d’y croire et qui pousse les portes, autant d’obstacles surmontés qui la rendent plus forte. Je vous laisse découvrir cette femme incroyable dans cette interview !

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Zohra Meghraoui. J’ai 41 ans et j’ai deux enfants : un adolescent de 13 ans et un petit bout de 3 ans.

Je défends la cause de l’autisme depuis bientôt 11 ans en accompagnant les parents et les enfants autistes dans leur quotidien. Et je m’épanouies également dans toutes mes lectures en développement personnel. Je suis très curieuse et m’intéresse à toutes sortes de méthodes alternatives en passant par l’hypnose, le magnétisme et autres méthodes alternatives.

J’ai écris une bd pédagogique sur l’autisme qui se veut être un outils de sensibilisation et de vulgarisation à l’autisme. Je voulais également par ce vecteur mettre fin à de nombreux préjugés sur l’autisme.

Le titre de la bd est : Dans les yeux d’Emma et Teddy , aux éditions Tompousse.

Tu es venue faire une première séance photo au studio avec moi en novembre 2021. Quelles étaient tes motivations ?

Déjà, je regardais attentivement tes publications que j’adorais sur tous les portraits que tu pouvais publier. Je trouvais qu’ils dégageaient quelque chose d’unique. En passant dans ton studio, je voulais que se dégage sur mon portrait mon énergie et mon côté combattive. Et tu as réussi ce challenge.

Et je voulais aussi une belle photo que j’utilise sur mon réseau professionnel LinkedIn. Cela m’a permis d’avoir encore plus de visibilité d’ailleurs.

Crédit photo Laetitia Bernard

Comment te sentais-tu avant cette séance photo ?

Je suis assez stressée de nature donc je ne te cache pas que je l’étais un peu mais je suis venue confiante tout de même.

Comment te sentais-tu après ?

J’ai passé un moment magique et unique. Il faut dire que tu m’as mise rapidement à l’aise avec ton équipe de stagiaires. Je me suis sentie chouchoutée du début à la fin avec toi.

Etre une femme en 2022, ça signifie quoi pour toi ?

Ça signifie pour moi qu’il faut s’assumer tel que nous sommes avec nos défauts et nos qualités et faire ce qu’on aime, oser en tout cas.

Je trouve personnellement qu’énormément de choses repose sur nos épaules. En effet, le mot femme englobe le fait d’être maman, salariée, entrepreneuse, de s’occuper des tâches ménagères la plupart du temps, et pleins d’autres choses encore. On est multi-tâches et le clé c’est vraiment de pouvoir prendre du temps pour soi et de déléguer quand c’est possible.

Qu’est ce que tu aimerais changer dans le monde de demain ?

Je suis nostalgique de notre génération des années 80/90. Il y avait plus de légèreté et plus d’insouciance. Mais, aussi moins de compétitions et moins de pressions. Et enfin, nous avions une qualité qui se perd de nos jours : la conscience de la valeur des choses.

Aujourd’hui, tout va vite, on vit dans une société consumériste et beaucoup plus égocentrique.

J’aimerai qu’on revienne à une époque où l’entraide et la générosité étaient naturelles également.

Tu es maman deux garçons, qu’est-ce que tu veux leur transmettre ?

J’ai grandi avec de belles valeurs que mes parents m’ont transmises. Mon fils aîné a l’âge de comprendre dorénavant. J’en parle énormément avec lui. Je suis très respectueuse de la nature humaine et du parcours de chacun. J’espère, par le biais de l’éducation que je transmets à mon aîné qu’il sera l’être à son tour, avec les personnes qu’il côtoiera.

J’essaie de lui transmettre la notion d’engagement qui tient de mon père pour le coup. Mais aussi, je lui apprends également la notion de responsabilité car je veux qu’il assume ce qu’il fait et ce qu’il dit : le discours de « victime » m’horripile, au plus au point. Même s’il est jeune, il a tout à fait l’âge de comprendre.

Enfin, je trouve qu’on vit dans une société où le jugement est facile. J’aimerai qu’il fasse attention aux raccourcis que l’on peut prendre rapidement en jugeant les gens. Il l’apprendra en grandissant.

Praticienne neurofeedback, autrice, animatrice radio… Peux-tu nous parler un peu de ta vie d’entrepreneuse ? Qu’est-ce que ce que ça t’apporte chaque jour ?

Je suis un vrai couteau suisse. Je me suis formée rapidement à pleins de méthodes car d’une part je suis curieuse et d’autre part, quand on travaille avec de l’humain, on doit s’adapter à chaque instant. On ne peut pas travailler de la même manière. Personnellement, j’ai développé une flexibilité assez importante. J’aime apprendre et je n’ai plus honte de dire quand je me trompe ou que je ne sais pas.

Grâce à mon métier, j’ai de nombreuses familles qui me font confiance et qui m’autorise à découvrir l’univers dans lequel ils vivent car je propose des séances de travail au domicile des parents. Le domicile, c’est aussi l’intimité de la famille, ce n’est pas rien. Les parents se confient à moi car ils sont souvent inquiets pour l’avenir de leurs enfants. Leurs questions qui reviennent souvent sont les suivantes : Que va-t-il/elle devenir une fois adulte ? Que va-t-il /elle devenir quand nous ne serons plus là ? Tu vois, c’est des questionnements permanents qui planent sur leurs têtes.

De mon côté, j’essaie de conseiller à mon niveau. J’ai toujours un discours positif car si je travaille avec les enfants autistes, c’est que je crois en eux. Je crois en leur potentiel et lorsqu’il y a des avancées même infimes, je savoure ces moments. Ça m’apporte énormément. J’ai un sentiment de fierté. Je peux te dire que des victoires, j’en savoure tous les jours avec les enfants avec qui je travaille. Ils m’apprennent beaucoup à leur tour. C’est un peu grâce à toutes ces rencontres et tous ces enfants que j’ai pu écrire cette bd .

Tu es surtout engagée dans un combat celui de l’autisme. Peux-tu nous raconter comment tu le vis au quotidien ?

Au quotidien, ce sont :

– des rencontres avec des gens merveilleux qui se battent pour leurs enfants.

– des rencontres magiques avec leurs enfants. Pour moi, les premiers instants passés avec l’enfant sont fondamentales. J’observe et si l’enfant m’autorise à jouer avec lui, alors je fais le clown. Ma priorité c’est de jouer. Je n’emploie quasiment jamais le mot « travail ».

– des rencontres avec d’autres professionnels ( auteurs, conférenciers, illustrateurs, entrepreneurs, etc ) et d’autres associations pour développer des projets sur l’autisme .

Tu imagines que tout ça contribue à développer ma créativité et c’est juste magique. Le hic , c’est que j’ai toujours pleins d’idées mais que 24 heures ne me suffisent pas. Alors, j’apprends tout doucement à me canaliser.

Peux-tu nous raconter le plus gros échec de ta vie ?

Je pense que c’est celui de ne pas avoir terminé mes études de psychologie pour avoir le diplôme. Mais, il n’est pas trop tard, je peux reprendre mes études. Je croyais avoir fais le deuil mais j’y repense de temps en temps.

Et ta plus belle réussite ?

Je vais tricher en répondant à ma plus belle réussite personnelle : mes enfants. Ma plus belle réussite professionnelle : la sortie de ma bd car elle ne répondait à aucune ligne éditoriale mais j’ai réussi à trouver une maison d’édition. Tout s’est fait par des coïncidences même si je reste persuadée que le hasard n’existe pas. Et je précise que c’est ma plus belle réussite car je me suis challenger grâce à mon illustratrice qui est mon parfait binôme.

Peux-tu nous partager ton mantra ?

Oui, il est très simple : TOUT S’ARRANGE TOUJOURS PARFAITEMENT.

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